La récente panne mondiale de Microsoft, causée par une mise à jour défectueuse de CrowdStrike, a entraîné des perturbations majeures et des actions en justice. Retour sur les événements et les conséquences pour les entreprises et les actionnaires concernés.
L’incident et ses causes
La panne mondiale de Microsoft, survenue il y a quelques semaines, a plongé 8,5 millions d’ordinateurs dans le chaos. À l’origine de cette catastrophe, une mise à jour défectueuse du logiciel de cybersécurité fourni par CrowdStrike, un leader dans le domaine. Cette mise à jour contenait une erreur non détectée qui a provoqué un bug majeur sur la plupart des ordinateurs Windows utilisant ce logiciel.
Les conséquences ont été désastreuses pour de nombreux gros clients, notamment des compagnies aériennes et des hôpitaux, qui ont vu leurs activités perturbées. Le bug a mis en lumière les failles des procédures de tests internes de CrowdStrike, lesquelles sont aujourd’hui vivement critiquées.
Les répercussions sur le marché financier et les actions judiciaires
L’incident a eu des répercussions immédiates sur la valorisation de CrowdStrike. Cotée au Nasdaq, l’entreprise a vu sa valeur chuter d’environ 30 %, suscitant la colère de ses actionnaires. Une plainte collective a été déposée devant le tribunal fédéral d’Austin, au Texas, où se trouve le siège de CrowdStrike. Les actionnaires accusent l’entreprise d’avoir menti sur ses procédures de tests internes, ce qui a conduit à des pertes financières considérables.
Le préjudice subi par les clients
Les pertes économiques ne se limitent pas aux actionnaires. Delta Airlines, par exemple, estime avoir perdu entre 300 et 500 millions d’euros après avoir dû annuler environ 7 000 vols. La compagnie accuse CrowdStrike et Microsoft de la panne, et envisage de porter plainte. Mais selon CrowdStrike, toutes les autres compagnies aériennes touchées ont pu résoudre le problème rapidement, ce qui sous-entend que les difficultés rencontrées par Delta sont liées à la gestion de son parc informatique.
De son côté, Transavia a également été durement touchée, avec une quarantaine de vols annulés et des pertes estimées à environ 10 millions d’euros.
Une affaire à suivre
L’incident de la mise à jour défectueuse de CrowdStrike n’est pas sans rappeler l’incendie des serveurs d’OVH qui a conduit à de nombreux contentieux. À mesure que de nouvelles plaintes émergent, cette affaire pourrait bien s’étendre et entraîner davantage de litiges. Les entreprises et les actionnaires concernés continuent de suivre de près les évolutions judiciaires, espérant que justice soit rendue et que des mesures correctives soient mises en place pour éviter de telles catastrophes à l’avenir.